Zona Negativa interview Frederik Peeters

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    Zona Negativa: Dans plusieurs interviews vous assurez que vous avez toujours dessiné, depuis un très jeune âge. Mais quelles sont les BD qui ont captivé à vous de la manière plus intense, au cours de vos premières approches au monde de la BD?

    Frederik Peeters: Mon enfance fut quasiment entièrement consacrée à Tintin. Je les ai tous lus des dizaines de fois. Puis, mes grandes découvertes de l’adolescence furent Moebius, Otomo, et l’underground américain, Clowes, Mazuchelli, Joe Matt, Crumb…

    ZN: Probablement, l’absorption des influences d’autres auteurs est en grande partie d’un processus inconscient, mais avez-vous trouvé des auteurs qui, selon vous, a joué un rôle décisif dans l’élaboration du votre propre style?

    FP: Exactement ceux que j’ai cité plus haut. Et puis par la suite, le champ des influence a tendance à s’étendre à d’autres arts, littérature, cinéma, peinture…


    Moebius, Hergé, Crumb y Otomo: eclécticas influencias de Peeters

    ZN: Lors de votre début professionnel, vous avez accepté des illustrations sur commande. Pensez-vous que la capacité de synthèse dans ce domaine est un élément clé pour expliquer le voyant expressivité des vos personnages ? Quand vous prenez ce genre de travail, avez-vous la nostalgie de l’élément narratif et séquentiel de la bande dessinée?

    FP: Je ne crois pas que mes travaux d’illustration aient beaucoup influencé mon dessin. Je crois que j’envisage mon dessin avant tout comme un moyen, complexe, délicat et plein de nuances, mis au service d’une histoire, ou d’une ambiance, ou comme un moyen de faire vivre, l’espace de quelques secondes, un personnage, un sentiment, ou même un bout de monde.

    ZN: En ce qui concerne éditorial Atrabile, nous imaginons que comme le votre carrière a évolué, vous concentré sur votre travail dans la bande dessinée, mis à part d’autres tâches. Mais, comment est l’environnement de travail de ce groupe? Dans vos débuts, il était difficile de coordonner les projets que vous avez commencé?

    FP: Au départ, c’était une bande d’amis, qui se voyait tout le temps dans divers endroits, et qui passait son temps à parler de films, livres et BD. Et puis progressivement, certains ont commencé à collaborer, des choses se sont créées à gauche te droite, et puis tous ces éléments éparpillés ont commencé à s’agréger, et cela a donné des fanzines, et puis le premier Bile Noire, plusieurs personnes ont progressivement quitté la structure pour ne laisser la place qu’à un solide noyau de base, et finalement, arriva la création d’Atrabile, qui au départ, n’était donc que le résultat inévitable d’une série d’expériences, un petit laboratoire éphémère. Il y a eu les premiers livres, les échecs, l’amateurisme, les rencontres avec d’autres éditeurs et dessinateurs français ou belges, et au bout de quelques années, arriva Pilules Bleues. Avec le succès et l’argent commun, Atrabile, et moi-même, parrallèlement, avons évolué vers un plus grand professionnalisme.

    ZN: De l’expérience dans des magazines comme Bile Noire, Lapin, Le Drozophile ou Spirou, qu’est-ce que vous pensez qu’a été le plus bienfaisant? Ne vous êtes à l’aise dans le format d’histoires courtes, rassemblées récemment dans le livre Ruminations, ou vous preferez étendre dans des albums plus longs?

    FP: C’est un cheminement. Une évolution. Les histoires courtes furent mon apprentissage, ma petite école personnelle. C’est là que j’ai essayé plusieurs chemins différents, tâtonné, expérimenté. C’est là, je pense, qu’est apparu un ton, un style, presque malgré moi, et une série de thèmes et d’obsession que je continue à explorer dans mes livres plus longs. A cette époque, je n’arrivais pas à envisager un récit au long cours, j’avais peur de me lasser ou de me perdre. Et aujourd’hui, c’est le contraire. Quand je dois réfléchir à un récit court, j’ai l’impression de manquer d’espace et de temps pour faire évoluer des personnages et des sensations. Je me force à en faire malgré tout de temps à autres, parce que c’est un exercice toujours enrichissant, cela force à aller à l’essentiel, à être concis et à se débarrasser du superflu.


    Imágenes correspondientes a tres historias cortas recopiladas en Dándole vueltas
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    ZN: Direct, franc, sans ambiguïté, sans concessions, sans ambages … Pensez-vous que c’est la clé qui a permis Pilules bleues connecté à un haute niveau d’empathie avec ses nombreux lecteurs?

    FP: Je ne peux pas répondre à cette question. Je ne veux pas y réfléchir. Je pense que si cela a marché, c’est parce que je ne me suis pas posé ce genre de questions. Il ne faut pas trop que j’essaie de décortiquer les recettes et les mécanismes de mes propres oeuvres. Je le fais beaucoup pour les autres, mais pas pour moi. J’ai le sentiment que je dois préserver une part d’innocence et d’imprévu. Et puis trop réfléchir au causes du succès d’un de ses propres livres, c’est le début du marketing.

    ZN: En raison précisément de la nature spontanée de ce travail, vous avez dit que «a été très rapide et n’a pas eu le temps de réfléchir. Je pense donc que ce qui est ici n’est pas vraiment construit ou le résultat de la réflexion». Toutefois, avec les temps, quelle conclusion vous extraitez? Vous avez trouvé une réflexion ou une facette de votre vie, la personnalité ou l’expérience de vie qui, autrement ne pas avoir apprécié à sa juste mesure?

    FP: Pilules Bleues a changé ma vie à un moment grâce à une sécurité financière, des contacts avec d’autres éditeurs, et quelques réponses à quelques questions que je me posais. Mais j’ai fait ce livre il y a neuf ans. Pour moi, c’est très loin en arrière. J’ai presque le sentiment d’être une autre personne. Il est trop tard pour en tirer une quelconque conclusion.


    Portada y dos páginas interiores de Píldoras azules
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    ZN: Par sa nature même, l’honnêteté qu’émanant les pages des Pilules bleues, il est inévitable l’exposition au lecteur des aspects intimes de votre vie, des réflexions, des expériences et des sentiments qui, normalement, nous avons nous-mêmes la garde ou qui partagent avec nous avons une étroite relation de confiance. Une fois vous avez douté sur la décision de publier ce travail?

    FP: Jamais. D’autant plus qu’à l’époque, je vendais quelques centaines de livres. Hum… et encore… Quand on ne vend pas de livres, on n’imagine pas que tout peut changer du jour au lendemain, on ne réfléchit pas à ça. Non, à cette époque, j’étais plus occupé par ma vie de couple et famille que par ce genre de questions. Et puis tant mieux si tous ces gens ont le sentiment de partager quelque chose d’intime avec moi, mais de mon côté, cela ne change pas grand chose, je ne peux pas contrôler ni savoir comment le livre est reçu ou interprété. Lors de sa publication, il faut l’abandonner, se séparer de lui, passer à autre chose. La seule chose qui compte, c’est le chemin pour le fabriquer, le processus. Et puis la vraie intimité, les vraies choses profondes et essentielles, on ne peut pas les partager, on ne peut pas les dessiner ou les filmer, c’est minuscule et uniquement humain.

    ZN: Constellation pourrait être classifié comme une expérimentation, à travers lequel aborder une proposition narrative non conventionnel. Mais c’est aussi un travail qui découle d’une série de réflexions qui vont se présenter après les attentats aux États-Unis du 11 Septembre, 2001. Dans ce cas, ce qui pèse le plus? Est-ce que la nécessité de réfléchir à ces questions ou le désir d’expérimenter?

    FP: Non, la réflexion sur le 11 septembre, c’est-à-dire le fait de penser tout de suite que quelqu’un va devoir payer pour ce crime, et que ce seront finalement des innocents qui payeront (chose qui s’est produite…), n’est que l’étincelle du début. C’est l’étincelle qui fait démarrer le moteur. Mais le vrai plaisir et le vrai intérêt pour moi viennent ensuite, lors de l’écriture et du découpage.


    Portadas de Lupus, incursión de Peeters en la ciencia-ficción

    ZN: Dans Lupus vous explorez le processus de maturation et de la reconnaissance de l’identité du protagoniste, la perte d’idéalisme et de l’engagement de la dure réalité, avec le soutien du liberté que conférée à un genre de la science-fiction pour exprimer leur état d’esprit. Comment a surgi cet projet? Tout d’abord vous avez pensé dans l’histoire que vous voulais dire et puis le genre qui convient le mieux à faire, ou au contraire?

    FP: C’est parti d’une blague autour d’un café avec les gens d’Atrabile. J’ai lancé l’idée que nous pourrions nous lancer nous aussi dans une grande saga de science-fiction, comme les grands éditeurs qui gagnent beaucoup d’argent, au lieu de se contenter de faire de petites histoires autobiographiques ou bizarres. On a bien rigolé. Et puis je me suis lancé. Mais je ne savais rien à l’avance. Lupus n’a pas de scénario, c’est complètement improvisé au fur et à mesure du dessin. Comme Pilules Bleues. C’est pour cette raison que ces livres commencent avec des cases abstraites. Le temps de les dessiner, j’ai deux ou trois heures de méditation pour élaborer un début d’histoire, une façon de commencer. Et une sorte de machine se met en route dans mon cerveau, j’y pense en permanence, je prends des notes à n’importe quel moment de la journée, les personnages prennent vie et finissent par me dicter leur conduite, plusieurs éléments de propre vie s’immiscent de façon tordue dans l’histoire, et quatre ans plus tard, je me réveille et j’ai 400 pages de science-fiction. Et le plus drôle, c’est que c’est tout de même un récit vaguement autobiographique et bizarre.


    Páginas interiores de Lupus
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    ZN: Avez-vous eu très claire de son ton intimiste et réfléchie, ou à un moment se sentir à la tentation de tomber dans l’excès et l’artifice, si caractéristique de la science-fiction?

    FP: Je savais que je ne voulais pas user de ces artifices. Je savais que je ne voulais pas de combats spatiaux, pas de langues ou civilisations extra-terrestres, et chaque fois que j’avais besoin d’un élément technologique, vaisseau, arme, gadget, je regardais autour de moi et je détournais un objet du quotidien. Le vaisseau de Lupus et Tony, par exemple, est un vieux presse-agrume qui traînait dans ma cuisine. Et quelques décors viennent d’un livre sur l’urbanisme dans les années 60. Et je tenais que les personnages soient habillés comme si il existait une sorte de H&M du futur, pas très différent d’aujourd’hui. Cela m’amusait de corrompre tous ces codes et de les réduire au strict minimum.

    ZN: Il attire l’attention fortement en relacición avec ce travail vous avez remarque que «ne repose pas sur aucun fondement, mais il savait que pour construire une plus longue histoire, il a prolongé de trois ou quatre ans, aurait suffisamment de temps pour entrer dans sur des pages ma vie personnelle qui m’ont aidé avec ce drame». Avez-vous suivi cette pratique dans la construction d’autres bandes dessinées? Est-ce que c’est «l’incertitude volontaire» a été limité aux détails dramatiques ou à l’argument de la structure Lupus, aussi?

    FP: Le meilleur exemple de cette démarche, c’est lorsque ma compagne est tombée enceinte de notre fille, et que j’ai décidé de me servir des émotions de cet événement pour les injecter dans l’histoire, cela me semblait une façon intéressante de bousculer les personnages, et finalement de les révéler. Au départ de Lupus, il n’était absolument pas question que Sanaa tombe enceinte. Dans le premier volume, Lupus rêve qu’il entend Sanaa et Tony faire l’amour. Et il se convainc que c’est le produit de son imagination angoissée. A ce moment-là, j’en suis moi-même convaincu. Et puis vers la fin du volume 2, je décide qu’en fait Sanaa et Tony ont effectivement fait l’amour, et que Lupus s’est convaincu du contraire. C’est amusant. C’est une drôle de chance d’avoir dessiné ce passage étrange dans le premier volume. Quand on improvise, il faut savoir laisser des trous ambigus au début du récit pour pouvoir retomber sur ses pattes à la fin.


    Cuatro portadas de Koma, fruto de su colaboración con Pierre Wazem

    ZN: Koma a été l’une de vos premières expériences en termes de collaboration avec les scénaristes … Habitué à travailler sur vos propres scripts, comment vous avez vécu une collaboration avec Pierre Wazem? Êtes-vous satisfait du travail d’Albertine Ralenti avec leurs couleurs? Il varie combien le votre dessin si vous ferez le couleur pour vous-même, comme en RG, ou si d’autre il fait?

    FP: Très satisfait. Tout fut très facile, sans aucune anicroche. Je suis très content du travail d’Albertine, elle m’a souvent surpris en bien, mais je sentais qu’il fallait que je me lance dans mes propres couleurs. C’est très tentant de pouvoir contrôler l’élaboration d’une bande dessinée de bout en bout, sans aucune intervention extérieur. Ce fut le cas pour Pachyderme, le nouveau livre qui sort en septembre. Mais c’est aussi beaucoup plus long et fatigant. Mon prochain livre chez Atrabile se fera sur le scénario d’un autre, et en noir et blanc avec un style plus rapide, pour se reposer un peu. Comme un décrassage après un long match de football.

    ZN: C’est difficile de classer le lecteur potentiel Koma, parce que il semble bien que l’histoire d’un enfant, quand la pièce progresse, nous verrons comment l’argument il se durce. En ce sens, quelle a été votre première idée? Cette a varié plus avec des volumes successifs de Koma?

    FP: Je n’ai pas eu d’idée sur le scénario de Koma. Je faisais confiance à Wazem, qui me fournissait les albums séparément, d’un coup, entièrement écrits. Je ne voulais pas connaître la suite ou la fin. Je voulais garder la suprise, et voir comment il allait installer un rythme, une tension, et une résolution finale. C’était très plaisant et reposant.

    ZN: Il a été également la première fois que le caractère d’un enfant ont joué un rôle moteur dans l’une de vos oeuvres. Pour vous, Il a eté difficile adapté à Addidas?

    FP: Addidas et le monstre étaient les deux seules choses qui existaient avant le scénario. J’avais déjà en main cette petite fille. je savais que j’avais envie de la faire vivre en dessins. C’est pour ça que je suis allé vers Pierre avec ces dessins, c’est parce que je pensais qu’il saurait ecrire l’histoire d’une petite fille mieux que moi. Je trouve que Wazem a un rapport très juste à l’enfance et aux personnages d’enfants. Il sait comment les faire parler. Et quand les dialogues sont bien écrits, je vois tout de suite comment faire bouger le personnage.


    Páginas interiores de Koma: Addidas y su misterioso amigo
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    ZN: Koma est lourde de silences qui les énormes yeux d’Addidas se remplissent de l’émotion. Il a certes, dans les mains d’un dessinateur moins doués que vous, que ce silence aurait perdu beaucoup de son pouvoir communicatif. Ont-ils des «moments les détenus» sont à la planification initiale du script, ou ont été ajoutées pour Wazen ou vous?

    FP: Au cours des premières discussions, nous nous sommes mis d’accord sur les envies qui nous rassemblaient. Et la lenteur et les silences en faisaient partie. Nous avons cela en commun. Dans nos récits du moins. Pour Koma, Pierre parlait d’écrire une «longue promenade».

    ZN: En ce qui concerne la RG, semble-t-il à mettre en commun avec Lupus à aller dans un genre – dans ce cas, la police ou en noir- et dépouiller de certains de ses clichés les plus usés, avec un retour aux origines de ce genre en France. Est l’attachement au Polar plus pur il est venu de la part de l’expérience de Dragon ou c’est une décision creative? Pourrait avoir été conçu pour être utilisé comme un thriller normal ou le polar calme, sereine et réaliste est la façon naturelle?

    FP: RG est en partie un projet de commande de Gallimard. C’est une rencontre organisée. Nous avons fait une réunion à Paris avec l’éditeur de Gallimard, T. Laroche, Joann Sfar qui dirige la collection et amenait Dragon, Dragon lui-même, et moi. C’est là que s’est défini l’angle du récit. C’est là que nous nous sommes mis d’accord sur le ton réaliste, basé sur les anecdotes réelles vécues par Dragon. Au départ, je ne voulais pas faire un polar, mais m’intéresser à la vie particulière, décalée, de quelqu’un. Il se trouve qu’il était flic. Il aurait pu être terroriste ou moine bouddhiste. Voilà comment j’ai abordé le projet. L’aspect Polar à la française est venu plus tard, lorsque j’ai recueilli les anecdotes de Dragon, et que j’ai réalisé qu’il allait falloir construire un scénario, des dialogues, des rebondissements, un rythme, autour de ces anecdotes.

    ZN: Dans la préface du premier volume de RG, Joann Sfar a dit que dans RG vous ne s’intéressent pas à parler de persécution, ou coups de feu, mais vous avez intéressé pour la réalité. Était-ce également l’objet de Dragon, ou il a eté plus enclin à introduire l’élément le plus dynamique de leur profession? Comment concilier des anecdotes disperses au jour le jour d’un agent de police réel, avec le besoin de faire une ouvre fermé de la fiction, avec la présentation, le noeud, et les résultats?

    FP: C’est un équilibre à trouver. C’est plutôt moi qui le poussait à raconter des anecdotes mouvementées et pleines d’action. Sinon, la vraie vie d’un flic n’est pas du tout intéressante. le policier passe énormément de temps à attendre et à s’ennuyer. Il y a très peu de tension dramatique là-dedans. Néanmoins, tout ce qu’il m’a raconté est vrai. Même si plusieurs événements sont sortis d’enquêtes très différents. Si vous voulez, on m’a donné des oeufs, de la farine, des tomates, des oignons, des carottes, de la viande hâchée, du fromage, et on m’a dit: «Voilà, à toi de préparer des bonnes lasagnes!»


    Portadas y páginas del «polar» R.G.
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    ZN: Apparemment, il y a eu quelques désaccords avec Pierre Dragon, mais vous pensez que en le futur vous animaréis avec un troisième volume de cette série? D’autre part, sachant que vous avez eté aussi responsable de l’scripts, n’est-il pas viable à poursuivre ce projet par vous-même?

    FP: Je ne peux pas poursuivre seul, parce que le personnage et le nom de la série lui appartiennent à moitié. Et non, il n’y a pas de réconciliation possible, et il n’y aura pas de troisième volume. Mais je trouve que ces deux volumes fonctionnent assez bien comme ça.

    ZN: Fait intéressant, plusieurs de vos oeuvres partagent une même origine, la présentation d’une succession d’images abstraites en apparence, qui semblent servir à lancer l’engin du création. Pourriez-vous nous dire comment fonctionne ce processus?

    FP: J’ai déjà expliqué plus haut.

    ZN: Qu’est-ce que nous pouvons commenter du Pachyderme, le votre nouveau projet qui sera publié en Septembre dans l’éditeur Gallimard? Qu’est-ce que d’autres projets vous attendent dans un proche futur?

    FP: Pachyderme est une histoire qui se situe dans un hôpital en Suisse romande en 1951, et qui navigue entre romantisme, espionnage et onirisme symbolique. Les personnages principaux sont une femme mariée, pianiste, bourgeoise, qui tente de retrouver son mari accidenté, et un chirurgien alcoolique virtuose, séducteur et décadent. Et j’ai plusieurs projets à venir, comme toujours. le livre sur lequel je travaille s’appellera Château de Sable, et c’est un scénario de Pierre-Oscar Lévy, un cinéaste français.

    ZN: Même lorsque nous sommes pleinement conscients, en fonction de la tonalité et les exigences de chaque travail, vous sentez-vous plus à l’aise de travail en noir et blanc ou en couleur?

    FP: Je me sens à l’aise en passant de l’un à l’autre. Cela dépend de l’histoire à raconter.


    Frederik Peeters en su estudio

    ZN: Autobiography, science-fiction, romans policiers, aventures … tout au long des années vous avez abordé un grand nombre de genres. Comment adapter votre style aux particularités et les besoins de chacun d’eux? Comment évaluez-vous votre propre processus de développement professionnel de vos débuts jusqu’à maintenant?

    FP: Je change souvent pour éviter de m’ennuyer. Quand on sait que l’on va passer plusieurs mois sur un travail, on fait en sorte de bien choisir et de changer d’horizons, il me semble. Et je ne regarde pas mon parcours. je ne regarde pas trop en arrière, ce n’est pas mon genre. Parfois, j’ai l’impression d’être dans un train lancé à grande vitesse et qu’un jour, je serai grand-père, et que je mourrai sans m’être aperçu de rien. Entre temps, j’essaie d’être heureux et de faire les meilleurs livres possibles pour moi. Avec les gens que j’aime, c’est vraiment ma plus grande source de plaisir dans la vie.

    ZN: Le Prix Toffen de la Ville de Genève, le nomination pour le Prix en 2002 au meilleur album Alph’Art Comic Hall d’Angoulême, ou les propositions d’inscription et l’attribution d’Angoulême Essentiel … Quelle a été le prix ou de reconnaissance publique que vous avez reçu avec plus de l’enthousiasme et qui a un impact plus positif sur votre carrière?

    FP: La nomination pour Pilules Bleus, même si je n’ai pas eu le prix. Parce que l’année précédente, j’étais totalement inconnu et je ne vendais pas de livres. Et le fait de se retrouver à la remise des prix fut un changement énorme. Sinon, c’est le premier prix pour le quatrième Lupus, parce que, avec Pachyderme, je crois que c’est mon livre préféré.

    ZN: Pourriez-vous nous dire en gros quel matériel pour dessiner, types de stylos, pinceaux, etc … – ou d’ordinateur que vous utilisez le plus souvent, tant en ce qui concerne le dessin et le coloriage?

    FP: Papier photocopie A4 120gr/m2 ou papier aquarelle Canson 24x32cm, crayon HB, stylo-pinceau Pentel, pinceau et encre de chine, plume et encre de chine, stylo Pilot Hitechpoint 0,5, et pour la couleur tablette Wacom A3, photoshop sur IMac 24¨, et parfois aquarelle Rembrandt de Talens. Voilà.


    Los muertos vivientes de Peeters: autorretrato, Bob Dylan, Paul Auster y Steven Spielberg
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    ZN: En octobre 2008 tu as publié la première entrée du blog Portraits as living dead: ¿comment l’idée a-t-elle surgi de “zombifiquer” à ces personnalités décédées de forme tragique?

    FP: Au début, je voulais juste entraîner la technique de l’aquarelle avec une discipline quotidienne. Et je voulais un sujet plus stimulant que des paysages de montagnes suisses. Mais je ne sais pas d’où est venue cette idée. Elle est venue un soir dans mon lit, juste avant que je ne m’endorme. En fait, je cherchais aussi depuis un moment une idée pour ouvrir un blog. Mais sans faire de bande dessinée. Une idée adaptée au format, au support, une idée simple et claire, avec une nouvelle entrée tous les jours, et une idée qui puisse être accessible par n’importe qui dans le monde. Et puis en le faisant, plusieurs explications m’ont traversé l’esprit, des échos, des visions, sur la quête d’immortalité qui se cache derrière la célébrité aujourd’hui, le rapport que nous entretenons avec nos morts illustres, avec la mort tout court… etc… C’est une idée à priori stupide, mais avec la masse de portrtaits, quelque chose d’hypnotique et d’intéressant se crée.

    ZN: Précisément, en septembre de cette année, le Festival International de la BD de Laussane accueillera une exposition pointée sur ce projet. Tous les originaux s’exposeront-ils, ou seulement une sélection? Sera itinérant ou seulement s’exposera dans Laussane?

    FP: Tous les 200 originaux seront présents. Disposés très proches, les uns à côté des autres, comme pour figurer une invasion massive. Ce devrait être assez beau. Mais rien d’autre n’est prévu pour l’instant.

    ZN: Pour notre part, rien de plus. Just remercie de votre gentillesse pour avoir accordé cette interview et vous souhaitons une bonne chance dans vos projets présents et futurs.

    FP: Merci.

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